La question est plus complexe qu’il n’y paraît, et nous renvoie à des notions de biologie, en particulier à la notion d’espèce. « Ensemble d’individus animaux ou végétaux semblables par leur aspect, leur habitat, féconds entre eux mais ordinairement stériles avec tout individu d’une autre espèce. » (Petit Larousse). On voit donc que cette notion d’interfertilité est au cœur de la définition de l’espèce. Or la majorité des botanistes considèrent qu’il n’existe qu’une seule espèce de Cannabis, le C. sativa, dont les différentes formes (C. sativa sativa, C. sativa indica, C. sativa ruderalis) constituent des écotypes ou des variétés. En conclusion, tous les individus appartenant à l’espèce cannabis sont interfertiles, et peuvent donc être croisés entre-eux pour donner des graines.
Les différentes « variétés » (Skunk, Durban Poison, Bubbleberry, Afghany…) correspondent en réalité aux noms commerciaux de lignées sélectionnées. La sélection permet en effet d’isoler certains caractères (cf. la faq génétique) dans une population. On parle de lignée pure quand on a des individus homozygotes.
Quand aux fameux « hybrides » obtenus en croisant entre-elles des lignées pures, ce sont en réalité des hétérozygotes (ou F1). En effet, le terme hybride désigne stricto sensu le produit de deux espèces distinctes. Exemple emprunté au règne végétal : le triticale est une céréale hybride, obtenue par croisement du blé (Triticum aestivum ou Triticum durum) et le seigle (Secale cereale). En général, les hybrides sont stériles.