Le premier grand théoricien de la logique est Aristote, c'est bien connu, et on n'a guère fait mieux en ce domaine depuis. L'ensemble de ses traités de logique, l'Organon, comprend les Catégories (inférieur à sa Métaphysique), ou essai de définitions de quelques abstractions, les Premiers et Seconds Analytiques, où il définit les différentes figures du syllogisme (livres particulièrement ardus à suivre!), de l'algèbre avant l'heure, et un remarquable qui peut nous intéresser dans les débats, les Réfutations sophistiques, que je viens de commencer (il y a aussi les Topiques qui finissent l'Organon, mais je ne les ai pas encore lus).
Dans les Réfutations sophistiques, j'ai trouvé ce qui suit qui colle parfaitement à l'usage "sophistique" que les prophibitionnistes font du mot "La Drogue" (ou "La Toxicomanie").
" ... (la faiblesse de la réfutation sophistique) tient aux noms donnés aux choses. En effet, parce qu'il n'est pas possible d'apporter dans la discussion les choses elles-mêmes, mais qu'au lieu des choses nous devons nous servir de leurs noms comme symboles, nous supposons que ce qui se passe dans les noms se passe aussi dans les choses (...). Or entre noms et choses il n'y a pas ressemblance complète [Surtout s'il y a du fantasme dans le nom - NDD]. (...) Il est par suite inévitable que plusieurs choses <distinctes> soient signifiées par une même définition et par un seul et même nom. "
Les sophismes prohibitionnistes reposent en général sur une définition fantasmagorique des mots drogue et toxicomanie, mots qui, bien sûr, n'englobent pas l'ensemble des "choses", des situations et risques liés aux drogues, déformant de manière "sophistique", dans la plus pure tradition du genre, par l'usage d'un mot biaisé au singulier ces réalités diverses en une seule chose bien peu réelle, liée à leur définition quasi métaphysique.
J'espère en trouver d'autres comme ça dans la suite;-)~