Kna en France (coupures de presse)

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Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 24 Aoû 2004, 19:33

Drogue: «La sanction de l'usage n'a aucune efficacité»

Par Matthieu ECOIFFIER
lundi 09 août 2004 (Liberation - 06:00)


La loi de 1970, qui punit tout usage de stupéfiant d'un an de prison, ne sera donc pas réformée (Libération du 31 juillet). A défaut, un groupe de travail placé sous l'égide du ministère de la Justice va pondre «de nouvelles circulaires de politiques pénales». Et le nouveau plan quinquennal de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) a été validé. Yann Bisiou, maître de conférences en droit à l'université de Montpellier III et coauteur du précis Dalloz sur la drogue décrypte pour Libération ces annonces.

Va-t-on vers plus de répression ou plus de laisser-faire sur les drogues ?

Le plan confirme l'orientation du gouvernement depuis deux ans : répression accrue des usagers de drogue, relative fermeté dans la lutte contre le tabagisme, complaisance envers le commerce de l'alcool. Certes, on ne recommande pas la prison pour usage de stupéfiants ; elle était abandonnée depuis des années. Mais le plan est favorable à une sanction pénale systématique de l'usage alors qu'aujourd'hui sept interpellés sur dix ne sont pas poursuivis. Et il ne tranche pas la question clé du trafic. Actuellement de nombreux usagers sont jugés comme trafiquants parce qu'ils détiennent, achètent ou transportent des drogues, même en faible quantité. Le plan laisse à des circulaires du ministère de la Justice le soin de régler cette question qui aboutira à des décisions aléatoires selon les tribunaux, alors que d'autres pays ont fixé des quotas permettant de définir ce qui relève de la consommation personnelle et ce qui relève du trafic.

Il y a également risque de dérive et de stigmatisation des usagers. L'importance donnée au dépistage par des techniques pas toujours fiables, comme les tests salivaires, peut être facteur d'exclusion. Un usager condamné se voit déjà refuser l'accès à un grand nombre de professions. Va-t-on appliquer ces interdictions sur la base de tests douteux et sans procès pénal ?

Enfin, et c'est le plus inquiétant, on assiste à une mise sous tutelle des acteurs de la réduction des risques (RDR). L'intervention sociale est placée sous contrôle judiciaire par le biais de chartes qui limitent ses possibilités d'action. Ainsi le plan renonce au «testing» (contrôle sommaire des stupéfiants à la demande d'usagers dans les free parties). Le retour en arrière est frappant.

Un système d'amendes aurait pu être l'occasion d'un vrai débat ?

Ce système de contraventions ne me paraît pas une réponse adaptée. Soit c'est une amende automatique d'une centaine d'euros (de troisième ou quatrième classe). Or en pratique, la police n'interpelle les usagers que sur la voie publique, à l'occasion d'un contrôle d'identité. Cette mesure reviendrait à ne cibler qu'un type de consommateur : le jeune dans la rue. Soit on prévoit une contravention de cinquième classe, plus sévère. Cela permet certes de supprimer la peine de prison. Mais subsistent la condamnation pénale, l'inscription au casier judiciaire qui peut barrer à un jeune l'accès à de nombreuses professions, pour un simple joint. Quant à avoir un vrai débat sur la drogue, il est toujours temps. Mais à lire les propositions de loi de certains parlementaires UMP on peut douter qu'il soit possible dans l'hémicycle.

De nouvelles circulaires permettront-elles de «casser l'expansion» du cannabis chez les jeunes, comme l'ambitionne le gouvernement ?

Non. Il y a certes une logique à donner la priorité au cannabis, qui représente neuf infractions sur dix. Les circulaires vont encourager les procureurs à demander des sanctions alternatives, comme la suspension du permis de conduire, les travaux d'intérêt général ou des mesures de soins. Pourquoi pas ? Des conventions justice-santé qui permettent un accompagnement thérapeutique existent déjà dans de nombreux départements. Mais la vraie question c'est : est-ce que la sanction pénale de l'usage a une quelconque efficacité en terme de lutte contre la drogue ? Je ne le crois pas.

La France dispose d'une des législations les plus répressives depuis trente ans en Europe. Or cela n'a pas permis d'obtenir une diminution ni une stabilisation de la consommation de cannabis. Au plan épidémiologique, les pays moins répressifs avec les usagers s'en tirent même un peu mieux. Cela dit, dans ce domaine, il faut rester modeste : s'il y a des financements sur la prévention et l'accompagnement, on aura des résultats. Malheureusement pour l'instant c'est plutôt le contraire qui se passe : sur le terrain, les associations de RDR se plaignent d'une situation financière désastreuse.
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 06 Oct 2004, 17:18

On les surnomme les « cannabiculteurs ».

L'Union de Reims (23/09/04 02:24)

Serzy-et-Prin Une culture de cannabis découverte dans un bois

On les surnomme les « cannabiculteurs ».
Ce sont des consommateurs de cannabis qui cultivent leur propre production pour faire des économies et s'affranchir des risques inhérents à tout achat auprès des fournisseurs (interpellations en flagrant délit sur la voie publique, « embrouilles » avec les vendeurs, etc.).


Policiers et gendarmes sont désormais habitués à découvrir ces cultures illicites au hasard de perquisitions motivées pour d'autres raisons. Cela va du simple pot installé sur le balcon à la pièce d'appartement aménagée en serre clandestine avec tout le matériel adéquat.
Plantation très artisanale
Il est cependant bien rare de découvrir des plantations de « cannabiculteurs » en pleine nature. C'est arrivé dimanche matin près de Reims, dans les bois de Serzy-et-Prin. Un groupe de chasseurs participant à une battue est tombé sur une cinquantaine de pieds de cannabis hauts de plus d'un mètre, « pratiquement en fleurs ».
Les gendarmes rémois spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants sont formels : « Le cannabis, ça ne pousse pas tout seul dans les bois, surtout sous nos latitudes. »
Qui donc alors a planté les graines ? On l'ignore mais leur initiative attire plutôt la moquerie. « Un bois, ce n'est vraiment pas l'idéal pour faire pousser du cannabis. Ceux qui ont fait ça se sont donné du mal pour pas grand-chose. »
Explication d'un gendarme : « Le principe actif du cannabis qui fait planer les consommateurs est le THC. La plante le fabrique dans ses sommités pour se protéger du soleil. Plus le taux de THC est important, plus les effets sont puissants. C'est pour cette raison que le cannabis est beaucoup cultivé dans certaines régions du Maroc. Il faut un ensoleillement quotidien très important - plus de 10 heures - combiné à un fort taux d'humidité. Les consommateurs bien équipés qui cultivent du cannabis chez eux ont des lampes à ultraviolets allumés en permanence, des humidificateurs, des récupérateurs d'eau. Ils peuvent obtenir des taux importants de THC mais alors là, dans les bois. Le gars qui aurait fumé ça n'aurait pas senti grand-chose. »
Les mystérieux cannabiculteurs de Serzy-et-Prin ont beau être des amateurs, les gendarmes leur font crédit d'avoir su semer les graines quand il fallait.
« Les pieds sont pratiquement en fleurs, ce qui est normal. On approche en cette saison de la fin de la pousse. Ils ont planté à la bonne période, à la fin du printemps. C'était bientôt le moment de récolter. »
Il n'y aura pas de moisson. Avisé des faits par les gendarmes de Ville-en-Tardenois, le parquet de Reims a ordonné la destruction des pieds de cannabis.
Fabrice Curlier
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 06 Oct 2004, 18:13

50% des revenus des 17-18 ans pour drogues, tabac, alcool


Mon October 4, 2004 5:22 PM CEST
PARIS (Reuters) - Les jeunes de 17-18 ans vivant en France ont dépensé en moyenne, par mois, près de 94 millions d'euros en 2003 pour leur consommation de cannabis, de tabac et d'alcool, soit la moitié de leurs revenus mensuels, selon une étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) publiée lundi.

Les revenus mensuels des jeunes de 17-18 ans se sont élevés à 183 millions d'euros par mois en 2003.

L'étude a été réalisée en mai 2003. Elle porte sur la santé et les consommations de substances psychoactives des jeunes français de 17-18 ans et leurs dépenses.

Leurs dépenses mensuelles pour l'achat de cannabis se sont situées dans une fourchette de 12 à 21 millions d'euros en 2003, estime l'OFDT dans un communiqué.

Celles pour l'alcool ont été comprises entre 26 et 42 millions d'euros et celles pour le tabac entre 35 et 53 millions.

L'usager régulier de cannabis (au moins dix fois dans le mois) a dépensé en moyenne 54 euros par mois et le consommateur quotidien près de 80 euros.

Le fumeur quotidien a quant à lui dépensé 58 euros par mois en moyenne et celui consommant plus de dix cigarettes par jour jusqu'à 88 euros. Le buveur régulier a dépensé mensuellement 65 euros en moyenne pour l'achat d'alcool et ceux consommant tous les jours près de 130 euros.

http://www.reuters.fr/locales/c_newsArt ... ID=6406831
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 22 Oct 2004, 02:32

«CONDUIRE ou fumer du cannabis, il faut choisir. » Voici un nouveau credo à apprendre au même titre que « celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas », et que les auto-écoles doivent désormais intégrer dans leur formation à la conduite. Hier, la préfecture de Seine-et-Marne a organisé à leur intention une réunion d'information sur les stupéfiants, en partenariat avec la Direction départementale de l'équipement.


Objectif ? Leur fournir les armes pour sensibiliser leurs élèves aux risques qu'ils courent ou qu'ils font courir aux autres quand ils prennent le volant alors qu'ils sont sous l'emprise de cannabis, d'ecstasy, de cocaïne, d'amphétamines ou d'autres drogues : temps de réaction allongés, vision réduite, les messages de danger parviennent avec une dizaine de secondes de retard... En France, on estime que 1 000 personnes ont été tuées sur la route à cause du cannabis. Preuve que le sujet est d'actualité, une soixantaine de directeurs de centres de formation à la route avaient fait le déplacement.
« Des jeunes complètement shootés aux cours » « Depuis quelque temps, nous sommes confrontés à des jeunes qui arrivent aux cours complètement shootés. On ne les forme pas pour qu'ils se tuent ou tuent les autres dès qu'ils ont leur permis de conduire. Mais c'est difficile de les sensibiliser, car beaucoup ne se sentent pas concernés, ils pensent que ça n'arrive qu'aux autres », confient Lorette et Patricia, respectivement gérantes d'auto-écoles à Provins et Bray-sur-Seine. Grâce à la réunion d'hier, elles devraient revenir fortes d'arguments percutants. C'est surtout le récit de Jacqueline Pezier-Mornet qui a frappé les esprits. Membre de l'association Marilou, à l'origine de la loi sur la pénalisation de la drogue au volant (voir encadré), sa fille est morte victime d'un chauffard qui était sous l'emprise de stupéfiants. « J'espère que vous ferez passer le message et que vous pourrez un peu convaincre pour qu'il n'arrive pas à vos jeunes ce qui est arrivé à ma fille », a témoigné Jacqueline Pezier-Mornet, de l'Yonne. « Expliquez bien à vos élèves qu'il n'y a pas de taux limite. Dès que vous absorbez de la drogue, quelle qu'elle soit, vous êtes en infraction. Et un joint équivaut à 0,85 g d'alcool par litre de sang », martèle un gendarme. Un rappel utile pour les auto-écoles. « Même nous, on a parfois tendance à l'oublier. En tous les cas, on a effectivement un rôle à jouer dans la prévention, et on a de plus en plus de demande en ce sens de la part des parents et des jeunes. Quand les tests salivaires seront homologués, il serait intéressant qu'on puisse en distribuer à nos élèves comme on le fait avec les éthylotests », souhaite Lorette. En attendant, les directeurs d'auto-écoles sont repartis avec des outils : brochures, autocollants, éventuellement cassettes vidéo.



Cécile Chevallier
Le Parisien , mardi 19 octobre 2004
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 22 Oct 2004, 02:51

M. de Villepin vise le patrimoine des trafiquants de drogue
LE MONDE | 16.10.04 | 12h58
Un rapport qui propose de lutter en amont contre les réseaux a été remis au ministre de l'intérieur.

Le ministère de l'intérieur veut frapper les trafiquants de drogue au portefeuille, en construisant un "dispositif simple et efficace de confiscation de tous les avoirs résultant d'un trafic de stupéfiant". Cet objectif est l'un des quatre points prioritaires développés dans le rapport sur "la lutte contre les réseaux de trafiquants de drogue"que le vice-président de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Jean-Luc Warsmann (UMP), a remis, vendredi 15 octobre, au ministre de l'intérieur, Dominique de Villepin, qui l'avait chargé de l'un de ses six nouveaux chantiers, présentés en juin (Le Monde du 26 juin).

Afin de mettre en pratique certaines des 44 propositions du rapport, le ministre a annoncé, vendredi, la création d'une "cellule d'identification des patrimoines" au sein de laquelle seront associés des représentants des ministères de l'intérieur, de la justice et des finances. Cette cellule permettra, selon M. de Villepin, de "repérer, avant même les interpellations, l'ensemble des biens des trafiquants, en France et à l'étranger, et faciliter ainsi les saisies".

"SCANDALE DES SAISIES"

M. Warsmann suggère à cette fin de mettre à la disposition de la justice "des outils simples" pour effectuer la saisie rapide des biens mobiliers et immobiliers des trafiquants. Il propose ainsi de "moderniser les dispositifs législatifs inadaptés" sur l'hypothèque pour empêcher la vente de biens immobiliers. Sensible au "scandale des saisies de voitures", qui oblige l'Etat à payer 10 euros par jour par véhicule saisi pendant plusieurs mois jusqu'au jugement, le député des Ardennes préconise de "vendre rapidement tout bien saisi, sauf si le magistrat s'y oppose". Chaque individu ayant fait l'objet d'une saisie se verrait alors ouvrir un compte à la Caisse des dépôts et consignations, sur lequel serait versé le produit de la vente de voitures, d'immeubles ou de loyers. "Si la personne est relaxée, l'argent lui sera rendu. Si elle est condamnée, il sera confisqué par l'Etat", indique le rapport. Dans le cas de biens saisis à l'étranger, des discussions bilatérales entre la France et l'autre Etat concerné devraient permettre à chacun, en cas de condamnation, de recevoir 50 % de la valeur des biens.

Les familles des trafiquants ne seront pas épargnées par cette chasse à l'argent sale. Le texte envisage ainsi de "renforcer l'efficacité de la législation"pour que les proches (parents, conjoints, amis) ayant bénéficié du trafic de drogue "puissent effectivement être poursuivis et leurs biens confisqués". Pour cela, le délit de non-justification de ressources serait généralisé à toutes les personnes "en relations habituelles" avec un ou plusieurs individus se livrant à des crimes ou délits punis de plus de cinq ans de prison.

M. de Villepin a d'ores et déjà décidé de mettre en ¦uvre une partie des autres propositions qui répondent à trois grands axes d'action : "Lutter davantage en amont des trafics, renforcer la coopération européenne, et accroître la coordination nationale de la lutte contre les réseaux de trafiquants." Le ministre compte notamment développer la pratique d'équipes communes d'enquête entre la France et ses partenaires. Il veut également mettre en place un "centre d'analyse du renseignement maritime pour la façade Atlantique" pour une meilleure coordination, face au transport de la drogue par bateau. Dans les pays tiers, il souhaite lancer un plan d'aide au contrôle aérien avec mise à disposition de moyens matériels et humains.

Enfin, le ministre a annoncé la mise en place d'un indicateur du prix des stupéfiants pour mesurer l'efficacité de la lutte contre la drogue. "Plus nous barrerons la route des trafiquants, moins la drogue sera facile d'accès", a-t-il expliqué.

Alexandre Garcia
* ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.10.04
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 293,0.html
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 22 Oct 2004, 02:57

Une tolérance limitée



samedi 16 octobre 2004 (Liberation - 06:00)




Le cannabis n'est pas légal aux Pays-Bas, il est toléré. La loi prévoit juste qu'il ne fait pas l'objet de poursuites prioritaires. En pratique, les consommateurs peuvent détenir jusqu'à 5 g sans risquer de poursuite, c'est également la quantité maximale que peuvent vendre les coffee-shops. Jusqu'à 30 g, le consommateur risque une amende, puis de la prison ferme au-delà.

Si le débat sur la dangerosité du cannabis n'est pas tranché, une consommation excessive peut entraîner des problèmes pour les voies respiratoires, voire, dans certains cas, des troubles mentaux. Enfin, passer la frontière française avec du cannabis, même avec 1 g, est assimilé à du trafic, entraînant une peine théorique de dix ans de prison et/ou une forte amende.
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 22 Oct 2004, 02:58

Amsterdam
Y aller...


samedi 16 octobre 2004





Avec le Guide du routard : Amsterdam et ses environs 2005 pour ses bons plans.

Y aller

En train: Paris/Gare du Nord-Amsterdam par le Thalys en 4 h 11 ; 6 A/R quotidiens à partir de 69 € ; SNCF 36 35.

Dormir

Bulldog Hotel : chbres de 22 € (en dortoir) à 120 € (suite). Oudezijds Voorburgwal 218 ; 00 31 20 620 38 22.

Hôtel Van Onna : dans le quartier du Jordaan. Agréable et familial, chbres pour 1 à 4 pers. réparties dans 3 petites maisons. 80 € pour 2 (petit-déjeuner inclus). Bloemgracht 102-108 ; 00 31 20 626 58 01.

Fumer

Attention, l'accès aux coffee- shops est strictement réglementé. On ne peut pas fumer de l'herbe ailleurs ou en pleine rue.

Anyday : Korte Kolksteeg 5.

Bulldog Palace : ouvert tlj de 9 h à 1 h. Leidseplein 17 ; 00 31 20 627 19 08.

Barney's Breakfast : ouvert tlj de 7 h à 22 h. Haarlemmerstraat 102 ; 00 31 20 625 97 61. http://www.barneys.biz

Rokerij II : ouvert du dimanche au jeudi de 9 h à 1 h, les ven. et sam. jusqu'à 2 h. Singel 8 ; 00 31 20 422 66 43. http://www.rokerij.net

Stone's Cafe : ouvert tlj de 9 h 30 à 1 h et les ven. et sam. jusqu'à 3 h. Warmoesstraat 91 ; 00 31 20 624 14 06.

Tweede Kamer : ouvert tlj de 10 h à 1 h, les ven. et sam. jusqu'à 2 h. Heisteeg 6 ; 00 31 20 422 22 36. http://www.channels.nl/amsterdam/twkamer.html

De Dampkring : dans le quartier de Spui, un endroit animé, c'est rare, et fréquenté par de nombreux Néerlandais. Ouvert du dim. au jeudi de 10 h à 1 h, les ven. jusqu'à 2 h. Handboogstraat 29 ; 00 31 20 638 07 05.

http://www.xs4all.nl/ dampweb

Rusland : le plus vieux coffee-shop d'Amsterdam encore en activité. Ouvert tlj de 10 h à 1 h. Rusland 16 ; 00 31 20 627 94 68. http://www.channels.nl/amsterdam/rusland.html

Sensi Coffeeshop : le nombre de licences de coffee-shops étant limité à Amsterdam, la célèbre Sensi Seed Company n'a pas le droit de vendre de cannabis. Son café permet cependant de venir consommer son propre cannabis dans un décor agréable, spécialement à l'étage. Ouvert tlj de 9 h à minuit. Oude Doelenstraat 20.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=246594
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 22 Oct 2004, 03:00

Tournée, du petit déjeuner au coucher, parmi quelques-uns des 400 coffee-shops de la capitale du chanvre.

Par Arnaud AUBRON
samedi 16 octobre 2004





rogue (dRog) n.f. : XIVe siècle, origine incertaine, peut-être du néerlandais droog "chose sèche".» Une étymologie qui ferait donc, si l'on pouvait encore en douter, des Pays-Bas en général et d'Amsterdam en particulier «la» capitale des drogues. L'étoile du perché qui guide chaque année vers ses 400 coffee-shops des millions de curieux venus s'encanailler dans une ambiance kitsch et bon enfant. Le parc à thème du vice où les gentils animateurs dealent de la barbe à papa qui fait rire en regardant les gentilles animatrices faire le tapin en vitrine. Mais attention, prière de se droguer dans les clous. Car si sa légendaire tolérance a assis sa réputation, la bonne société batave jalouse son image de «pays de cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l'ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d'où le désordre, la turbulence et l'imprévu sont exclus», selon les mots de Baudelaire. Description d'une précision d'autant plus surprenante qu'il n'y a jamais mis les pieds. Un demi-siècle plus tard, Verlaine, qui y est allé, lui, résumera, plus pragmatique : «Nous tuons le temps en buvant moult et en fumant prou.»

Evidemment, Amsterdam, c'est aussi une architecture extrêmement riche, le musée Van Gogh, les canaux et la mayonnaise sur les frites. Mais lorsque l'on débarque de la gare centrale, c'est d'abord ça : le Red Light District, le quartier Rouge, coeur battant d'Amsterdam la sulfureuse. Le quartier des maisons closes ­ depuis le XIVe siècle ­ et du pétard ­ depuis trente ans ­ est tout ce que verront de nombreux touristes incapables de faire un pas une fois leur premier joint consumé. Soit, généralement, le matin, car à Amsterdam l'industrie du pétard roule 24 heures sur 24. Du coffee-shop spécialisé dans le petit-déjeuner à l'hôtel coffee-shop, 24 heures de la vie d'un fumeur.

9 heures. Barney's Breakfast

A quelques pas de la gare centrale se trouve une véritable rampe de lancement pour marathoniens du pétard pressés de se mettre en orbite. Au menu, le «petit-déjeuner irlandais» : bacon, saucisses et frites, le tout arrosé de haricots blancs à la tomate. Et d'effluves de pétard. La recette fait recette : le Pet & Breakfast ne désemplit pas, bondé d'étudiants américains en plein choc des civilisations. A New York, fumer une cigarette dans un bar relève du grand banditisme. Mi-craintifs, mi-excités, ces jeunes gens s'empressent donc de vérifier ce que beaucoup classaient encore au rang des légendes urbaines en franchissant le seuil : à Amsterdam, on peut réellement choisir son herbe sur un menu et la déguster exactement comme on dégusterait une bière. Attention toutefois, si la bière locale n'est pas plus forte qu'ailleurs, l'herbe, elle, l'est. Pudiques, beaucoup se résolvent donc à petit-déjeuner à l'ombre de leurs lunettes de soleil. Dehors, pourtant, il pleut. Sur un T-shirt on peut lire : «Je dis non aux drogues, mais elles ne m'écoutent pas.»

11 heures. Rokerij II

De retour vers la gare centrale, s'étalent Nieuwendijk et ses smart-shops. Si les coffees font désormais figure de salons de thé pour soixante-huitards en pèlerinage, c'est que les plus jeunes, eux, se ruent sur ces boutiques qui vendent, depuis une dizaine d'années, champignons hallucinogènes, energy drinks et autres herbal ecstasy. Les coffees n'ont pas pour autant déserté le quartier. C'est même là que se trouve, chose rare, un coffee-shop confortable. Car si l'autochtone est, non sans raison, réputé pour une certaine rudesse de caractère, il semble avoir fait ses chaises à son image. Rien de tout cela au Rokerij II où, dans un décor à mi-chemin entre influences africaines et latino-américaines, les clients peuvent s'avachir sur des poufs confortables en admirant, aussi béats que silencieux, les canaux voisins.

14 heures. Any Day

Ici se retrouvent les connaisseurs. Non que le cadre soit exceptionnel, l'endroit serait même plutôt étriqué, mais le rapport qualité/prix y est, dit-on, parmi les meilleurs de la ville. Autre avantage, le jeune et sympathique tenancier est tout prêt à conseiller, et à mettre en garde, les néophytes. Enfin, la présence de nombreux Néerlandais, plus résistants, rend le lieu plus animé et moins glauque que la plupart des coffee-shops où la joyeuse dégustation des premiers instants tourne rapidement à l'analyse par comatographie en phase vaseuse. Car, à la longue, les cigarettes qui font rire font plus sûrement dormir. Et l'ambiance des coffee-shops a tendance à s'en ressentir.

18 heures. Tweede Kamer

Descartes, qui vécut plus de vingt ans en Hollande, résidait à Spui, quartier des libraires et des éditeurs, lorsqu'il rédigea le Discours de la méthode. L'inspiration passant, comme son nom l'indique, par les narines, d'aucuns prétendent aujourd'hui que le père de la rationalité s'adonnait pour écrire aux fumées clandestines (1). C'est en tout cas à quelques pas de son domicile que se trouve l'un des coffee-shops les plus élégants de la ville. Une ambiance entre salon de thé et bibliothèque, brise-bise aux fenêtres et bouquet de fleurs sur les tables. Au comptoir, un quinquagénaire enchaîne les pétards en lisant son journal. Ici on est de la vieille école : alors que pour attirer les touristes la plupart des coffee-shops font désormais couler la bière à flots, le Tweede Kamer proscrit toujours l'alcool. Enfin, petit plus pour les amateurs non éclairés, la carte détaille les effets des différentes substances proposées, de la légère euphorie aux voyages plus intérieurs.

22 heures. Bulldog Palace

C'est au Leidseplein, où se trouvent restaurants et boîtes de nuit, que trône «le» coffee-shop d'Amsterdam, navire amiral de l'empire Bulldog, «au service de la nation depuis 1975». Cette année-là, le jeune Henk De Vries bazarde le sex-shop familial, situé en plein coeur du quartier Rouge, pour se lancer dans un commerce alors plus florissant, celui du hasch. Tête brûlée mais businessman averti, Henk fera vite fortune. Le groupe à la tête de chien rassemble aujourd'hui pas moins de cinq coffee-shops dans la ville. Inaugurée en 1985, la pièce maîtresse de cet édifice installé dans un ancien commissariat est un défi permanent aux autorités. On y fume dans des cellules reconstituées après avoir passé commande à l'«officier de garde». A l'étage, un bar de plusieurs centaines de mètres carrés accueille, les soirs de gala, des vedettes du show-biz dont les soirées enfumées sont immortalisées sur les murs.

0 heure. Stone's Cafe

Si, la journée, le quartier Rouge accueille la faune des accros du pétard, la nuit, il est livré aux groupes de curieux défilant comme au musée entre prostituées et dealers de drogues dures. Dans un décor de tente bédouine, le Stone's Cafe offre un point de vue imprenable sur cet étonnant ballet chorégraphié de main de maître par la police locale, omniprésente dans le quartier pour rassurer le chaland.

3 heures. Bulldog Hotel

Outre ses coffees, son équipe de hockey pro, ses deux cafés traditionnels et sa boutique de produits dérivés, le Bulldog possède un hôtel dans le quartier Rouge. Un véritable paradis pour fumeur apathique (presque un pléonasme) : plus besoin de se déplacer et de risquer de se faire écraser par un tramway ou un cycliste en colère contre les piétons enfumés (ces deux populations étant pléthoriques à Amsterdam), ici le coffee-shop est directement dans l'hôtel. Attention toutefois à ne pas abuser du room service.



(1) Descartes et le cannabis, Frédéric Pagès, éd. Mille et Une Nuits, 1996.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=246592
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Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 31 Oct 2004, 18:02

Cannabis : Villepin prêt à faire cracher les fumeurs du volant

Il va généraliser l'emploi d'un «test salivaire» sur les routes.

Par Matthieu ECOIFFIER

jeudi 28 octobre 2004 (Liberation - 06:00)



Dominique de Villepin va faire cracher les fumeurs de cannabis au volant. Le ministre de l'Intérieur a annoncé hier à l'Assemblée nationale qu'il allait «généraliser dans le courant de l'année 2005» l'emploi d'un nouveau «test salivaire». Objectif : dépister la conduite sous l'emprise de stupéfiants, réprimée par la loi d'octobre 2002.
Mis au point par le Centre de recherche logistique de la police nationale, ce test «a été vérifié et adopté, il peut donc être utilisé», assure le ministre. Jusqu'à présent, seul un test urinaire était disponible : comme il nécessite une présence médicale, «il y a eu un blocage des gendarmes et policiers», explique le Pr Claude Got. Avec le test salivaire, il suffira de faire cracher le suspect. Quid de sa fiabilité ? «Dans la salive, on va trouver du cannabis exagérément ­ car le contact est direct avec le tabac ­ et on verra difficilement les autres produits : médicaments, ecstasy, cocaïne, explique Yves Jacomet, toxicologue au CHU de Nice. La fiabilité sera excellente pour ceux qui ont fumé du cannabis en voiture.» Mais à doses faibles et pour une fumette plus ancienne, il sera acrobatique de faire une relation entre concentration dans la salive et influence sur le comportement au volant. «Pour ça, il faudra une prise de sang, dont les résultats seront beaucoup moins alarmants que ceux du test salivaire.»





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Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 31 Oct 2004, 18:03

Le test salivaire va être généralisé pour dépister des stupéfiants (Le Monde et AFP) (28/10/04 21:1

LEMONDE.FR | 28.10.04 | 10h39
Le dépistage de la consommation de stupéfiants s'effectue actuellement par test urinaire, une procédure lourde car elle nécessite notamment la présence d'un médecin.
La détection de l'usage de stupéfiants au volant devrait être renforcée après l'annonce, mercredi 27 octobre, par le ministre de l'intérieur, Dominique de Villepin, de son intention de "généraliser l'emploi du test salivaire de dépistage dans le courant de l'année 2005".

Ce test, réalisé à la demande du ministre par le centre d'études et de recherche logistique de la police nationale, "a été vérifié et adopté". "Il peut donc être utilisé et généralisé."

M. de Villepin a précisé que l'usage de stupéfiants avait été relevé dans "15 % des accidents graves" de la route, de même que dans "un quart des accidents dans les villes, au cours des nuits de week-end".

La loi "Marilou", du nom d'une enfant tuée dans un accident causé par un conducteur sous l'emprise de drogue et adoptée le 23 janvier 2003 sous l'impulsion du député UMP Richard Dell'Agnola, a aggravé la peine pour conduite sous l'emprise de stupéfiants. Dorénavant, elle sera passible de deux ans de prison et 4 500 euros d'amende.

PROCÉDURE PLUS LÉGÈRE QUE LE TEST URINAIRE

Le dépistage de la consommation de stupéfiants s'effectue actuellement par test urinaire, une procédure lourde car elle nécessite notamment la présence d'un médecin. De plus, l'analyse d'urine ne permet pas de dater précisément la consommation de drogue, des traces de cannabis pouvant être détectées alors que la personne a fumé plusieurs jours auparavant. Le contrôle sanguin postérieur à un contrôle urinaire positif est le seul à pouvoir préciser si le conducteur était sous l'emprise de la drogue au moment du test.

Celui-ci resterait néanmoins en vigueur avec le test salivaire, explique Didier Jayle, président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).

M. Jayle, pour qui le cannabis au volant "doit être éradiqué au même titre que l'alcool", s'est félicité d'une généralisation des tests salivaires. Ils sont "au point scientifiquement" et faciles à utiliser alors que les tests urinaires pratiqués au bord de la route par des gendarmes sont "inappropriés et irréalisables".

Philippe Poinsot, président de l'association et père de Marilou, s'est aussi réjoui de la déclaration de M. de Villepin. Le test "va pouvoir être utilisé sur le terrain immédiatement et (c'est) donc beaucoup plus fonctionnel", a-t-il dit.

Son association avait d'ailleurs été à l'origine de la première expérimentation en France d'un test salivaire. L'expérience avec le "drug wipe", mis au point par le laboratoire allemand Securetec, avait eu lieu à la fin du mois de juillet en Vendée sur des conducteurs consentants et sous le contrôle des forces de l'ordre.

Avec AFP
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 31 Oct 2004, 18:10

Liens complementaires concernant les DrugTester (Aimablement fourni par Sebastien):

http://www.drugtesting.ch/pdf/DrugInfo_F0204.pdf
http://www.drugtesting.ch/F/index.php
Acrobat nécessaire pour le premier et dans certains "redir" du 2eme

Complément de presse sur l'interaction Thc/conduite, et sa gestion par nos politiques (toujours aimablement fourni pas Sebastien, et nos amis du Circ):

http://www.circ-asso.net/presse/presse.php?c=10
Anonymous
 

Re: Kna en France (coupures de presse)

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 03:51

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 367,0.html




POINT DE VUE
Drogues : guerre perdue, nouveaux combats, par Raymond Kendall
LE MONDE | 25.10.04 | 16h13
La doctrine de la "guerre à la drogue", inspirée par les Etats-Unis, était en grande partie erronée parce qu'elle relève en fait d'une approche irrationnelle de la question.

Provisoirement, la question du contrôle de la consommation des drogues s'est refermée en France cet été avec les arbitrages gouvernementaux et la présentation, à la fin du mois de juillet, du plan quinquennal de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

Ce plan, qui a fait l'objet de nombreuses interventions contradictoires au sein même de la majorité, ne présente pas, de l'avis de l'ensemble des commentateurs, d'innovation spectaculaire et se contente de reconduire la ligne politique existante : maintien du délit de consommation et développement mesuré du système de soins et de prévention. Mais cette timidité est-elle de mise quand on mesure l'ampleur du problème des drogues en ce début de XXIe siècle ?

Examinons la situation de manière réaliste : le cannabis est devenu un banal produit de grande consommation, plus facilement accessible que le tabac, notamment pour les plus jeunes. Il est en effet aujourd'hui plus facile et parfois moins cher de trouver une barrette de haschisch à 23 heures qu'un paquet de cigarettes. Une enquête récente indique à ce sujet que les jeunes de 17 et 18 ans dépensent en France près de 10 % de leur budget pour l'achat de cannabis !

Par ailleurs, la consommation d'ecstasy dans les milieux festifs est un fait largement répandu alors que la dangerosité des produits est avérée.

Plus grave, la consommation de cocaïne se démocratise et devient de plus en plus visible : on n'hésite plus maintenant, dans les soirées en ville, à priser une ligne au vu de tous les invités.

On pourrait multiplier les exemples à l'envi, mais le constat reste implacable : la consommation des drogues illégales n'a jamais cessé sa progression, obéissant à une tendance lourde de long terme dont les variations obéissent plus aux mouvements de mode qu'à l'action des pouvoirs publics. La diffusion de ces drogues est facteur de nombreux problèmes sociétaux et sanitaires. Leur consommation est le vecteur de graves pathologies comme le sida et les hépatites. La dépendance et la perte de contrôle de leur propre destin frappent, d'autre part, les plus fragiles des consommateurs. Enfin, l'économie informelle gangrène une jeunesse désabusée, plus injustement celle des milieux populaires, détruisant la considération qu'ont nos enfants pour le labeur légal.

Comment en est-on arrivé à cette situation hors de tout contrôle en France et en Europe ? En tant qu'officier de police, je dois assumer une part importante de responsabilité et admettre que la gestion des drogues par des instruments répressifs n'a pas atteint son objectif : limiter la consommation en combattant l'offre.

Pourtant, les policiers du monde entier n'ont pas démérité et ont mené leur mission de lutte contre les trafics avec un engagement exemplaire. Leurs gouvernements leur ont donné le maximum de ce dont ils pouvaient disposer : matériels abondants et dernières technologies, larges effectifs, procédures pénales dérogatoires permettant des investigations étendues ainsi qu'une coopération internationale efficace et rapide.

Pourquoi alors, en dépit de ces efforts titanesques, avons-nous échoué à protéger le monde de ces produits ? Arrivé au faîte de ma longue carrière, j'en suis venu à la conclusion que la doctrine de la "guerre à la drogue", inspirée par les Etats-Unis, était en grande partie erronée parce qu'elle relève en fait d'une approche irrationnelle de la question. C'est pourquoi cette "guerre" a été perdue tout en causant tant d'effets pervers. C'est pourquoi, aussi, nous devons aujourd'hui regarder dans de nouvelles directions pour repenser sans idée préconçue la stratégie de réduction de la consommation des drogues.

Un espoir s'est fait jour ces dernières années concernant la consommation et les effets nuisibles de trois substances psychoactives majeures qui ont été spectaculairement réduites : le tabac, l'alcool et l'héroïne.

En ce qui concerne le tabac, l'augmentation des prix, l'interdiction de la publicité et celle de fumer dans les lieux publics, une meilleure information sur ses dangers et une offre de soins améliorée ont conduit à une très nette baisse de sa diffusion.

Pour l'alcool, la réduction de la tolérance à l'ivresse sur la route ainsi qu'une prévention intensifiée ont également porté leurs fruits (consommation par habitant divisée par deux en vingt-cinq ans).

Enfin, concernant l'héroïne, la médicalisation des usagers dépendants et la prescription d'opiacés pharmaceutiques ont permis de réduire de 80 % le nombre de décès par overdose, de limiter sensiblement la diffusion des épidémies et de réduire nettement la délinquance des toxicomanes. Le nombre des héroïnomanes a ainsi pu être spectaculairement diminué en raison de nouveaux succès dans des parcours de sevrage réalistes et parce que l'offre illégale a déserté ce marché désormais médicalisé.

Ces progrès obéissent pourtant tous à la même doctrine, une stricte régulation de la distribution de ces substances et une intervention volontaire des pouvoirs publics à l'aide de dispositifs sociosanitaires ou, dans le cas de la conduite en état d'ivresse, d'une intervention extrêmement ciblée des forces de l'ordre. Cette approche, qui a été courageusement défendue en France par des responsables politiques comme Michèle Barzach, Bernard Kouchner, Simone Veil ou, plus récemment, Jean-Luc Roméro, est aujourd'hui validée scientifiquement.

Une récente étude britannique montre qu'en matière de drogue une livre sterling investie dans le soin permet au système répressif d'en économiser trois. Il est donc possible aujourd'hui de libérer d'immenses ressources pour nos systèmes judiciaires, qui en ont par ailleurs grandement besoin, tout en atteignant des objectifs mesurables de baisse de consommation des produits dangereux et de réduction des risques liés à leur usage, comme le propose l'Organisation mondiale de la santé.

En France, il avait été question de "contraventionnaliser" l'usage du cannabis, ce qui aurait permis de sanctionner la consommation sur la voie publique, qui se banalise, tout en faisant l'économie d'une procédure délictuelle coûteuse et vide de sens puisque les infractions constatées sont classées sans suite.

Il n'en est rien pour le moment. Bien que je ne sois pas personnellement favorable à la légalisation des drogues, le sentiment qui prédomine reste celui d'une occasion manquée de réformer en profondeur un cadre légal obsolète et dangereux et de lui substituer un projet politique moderne et efficace.

Au-delà des frontières de l'Hexagone, cette politique doit aussi être défendue au niveau mondial. L'Europe, qui est à l'origine de la plupart de ces politiques innovantes, ne revendique pas suffisamment ses succès et son avance face aux Etats-Unis. Ces derniers dominent toujours la ligne politique des institutions spécialisées de l'ONU en la matière. Ces agences promeuvent une doctrine obsolète qui limite le développement des politiques innovantes alors que c'est l'Europe qui finance la plus grande part de leur budget.

Une réforme des conventions internationales en vigueur sera sans doute indispensable pour permettre une évolution décisive des politiques internationales de drogues et de leurs institutions multilatérales. La France, dont les responsables donnent courageusement de la voix sur la scène internationale sur des sujets cruciaux, pourrait enfourcher le cheval de bataille de la politique des drogues et prendre la tête des pays européens qui tentent de généraliser les expériences efficaces qui sont menées au nom de la réduction des risques et du contrôle des niveaux de consommation par la réglementation, pour enfin enregistrer des succès significatifs contre l'abus de drogues au niveau mondial.

A terme, la conférence de 2008 des Nations unies qui doit examiner la pertinence du cadre international doit être l'occasion de réformer les conventions, comme le réclame, par exemple le Conseil de Senlis. La France a ici l'occasion de jouer un rôle unique sur la scène internationale, en accord avec les autres pays du continent.

Lord Salisbury, premier ministre de la reine Victoria, a dit : "L'erreur la plus commune en politique est de s'accrocher à la carcasse de politiques moribondes." Espérons qu'en matière de gestion des drogues ce travers ne perdurera pas face à l'immense et légitime attente des Français, des Européens et des peuples du monde entier.

Raymond Kendall a été secrétaire général d'Interpol de 1985 à 2000 ; il est président du comité de surveillance de l'Office européen de lutte antifraude, membre du Conseil de Senlis (Institut international de réflexion sur les politiques de lutte contre les drogues).
* ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.10.04
Anonymous
 

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