Quand la commission d’enquête du Sénat français cite le travail de la commission sénatoriale canadienne :
(Par Raph - CIRC Lyon - que je fais suivre ici)
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Rapport de la commission sénatoriale française :
" Des cas de cancers du cerveau, du cou, du tractus respiratoire et de carcinomes de la langue sont en outre relevés par le rapport du Sénat canadien sur le cannabis chez des jeunes consommateurs de moins de 40 ans. "
Rapport sénatorial canadien (original) :
" Potentiel cancérogène
En ce qui concerne le potentiel cancérogène du cannabis, on distingue entre les effets cancérogènes de la fumée du cannabis - source potentielle de cancer du poumon notamment - et les effets mutagènes du THC sur les cellules. Selon la majorité des auteurs, le THC lui-même ne semble pas cancérogène.[43] Par contre, la fumée de cannabis, comme celle du tabac, semble effectivement susceptible d'augmenter la propension aux tumeurs cancéreuses.
Les travaux de Fliegel[44] indiquent que des modifications histologiques que l'on considère être des précurseurs de carcinomes sont présentes chez les fumeurs chroniques de cannabis. Ces données sont aussi soutenues par des cas cliniques de cancers du tractus supérieur aérodigestif chez des jeunes adultes fumeurs de cannabis, cancers de types rarement observés chez des sujets jeunes.
Ainsi :
– Treize cas de cancers du cerveau et du cou chez de jeunes adultes de moins de 40 ans, dont onze étaient des fumeurs quotidiens de cannabis[45];
– Dix cas de cancers du tractus respiratoire supérieur chez de jeunes adultes de moins de 40 ans dont sept étaient des consommateurs réguliers probables de cannabis; [46] et
– Deux cas de carcinome de la langue chez des hommes entre 37 et 52 ans dont le seul facteur de risque commun était la consommation régulière et journalière de cannabis.[47]
On constate d'abord le petit nombre de cas, surtout lorsqu'on compare au grand nombre d'usagers de cannabis. Ces cas cliniques présentent aussi un certain nombre de limites importantes : aucun ne comparait la prévalence de cancer avec un groupe de contrôle ni n'évaluait la consommation de cannabis de manière standardisée. Les interprétations sont aussi limitées par le fait que les patients étaient aussi fumeurs de tabac et usagers d'alcool.
Les données disponibles semblent indiquer que la conséquence d'un usage chronique et intense de cannabis (plusieurs joints par jour sur plusieurs années) serait semblable à celle de la cigarette en termes de risques cancérogènes sur les voies respiratoires ainsi que la bouche, la langue et l'œsophage.[48] L'on considère généralement que le THC modifie les fonctions de certaines cellules, notamment les lymphocytes, les macrophage et les cellules polymorphonucléiques, notamment dans les modèles in vitro.
La poursuite d'études contrôlées est toutefois largement reconnue comme une
priorité de recherche dans ce domaine.[49] "
Autrement dit, de l'ensemble richissime du rapport canadien, les sénateurs français de la commission n'ont isolé qu'un seul fait, qu'ils ont même déformé afin de l'utiliser comme argument d'autorité.