A Lyon, le cannabis au quotidien

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A Lyon, le cannabis au quotidien

Messagepar jack1 » 20 Nov 2017, 13:48

Source: http://www.lemonde.fr/police-justice/ar ... 53578.html

A Lyon, le cannabis au quotidien
Une tonne serait en permanence disponible, et de
cinq à dix tonnes seraient importées chaque mois.
En un an, 4 000 procédures pour simple usage ont
été engagées.
LE MONDE | 18.11.2017 à 10h31 * Mis à jour le 18.11.2017 à 18h38 |
Par Richard Schittly (Lyon, correspondant)

Au premier étage du commissariat du 9e
arrondissement de Lyon, il n'est pas rare de voir
un dealer de quartier, arrêté par les policiers,
réclamer la restitution de son stock de cannabis
en sortant de garde à vue. « Ils ne doutent de
rien, ils ont l'impression que le shit fait
partie de leur fouille, il faudrait leur
rendre ! », raconte un officier du groupe
d'enquêtes antidrogue (GEAD). L'anecdote en dit
long sur la banalisation du cannabis. Alors que
l'instauration d'une amende pour réprimer l'usage
de cannabis est une option qui séduit le
gouvernement pour alléger le travail de la police
et de la justice, Le Monde a souhaité dresser un
état de lieux de l'impact de sa consommation à
l'échelle d'une grande ville.

En traversant l'agglomération lyonnaise, il
suffit de lever les yeux et de humer l'air pour
se rendre compte à quel point cette substance
illicite flotte massivement dans le paysage
urbain, et à quel point les lieux de revente se
sont multipliés, disséminés, devant les commerces
ou dans les allées d'immeubles. La sécurité
publique de la métropole de Lyon a traité
4 000 procédures judiciaires pour simple usage de
stupéfiants, au cours des douze derniers mois.
Plus de dix par jour.
La Guillotière dans le 3e arrondissement, La
Duchère dans le 9e, Le Tonkin à Villeurbanne, La
Saulaie à Oullins figurent dans la liste des
quartiers de revente les plus connus. « On voit
des gars assis sur des fauteuils pliants toute la
journée, ils dirigent leurs clients, c'est un
manège permanent, impressionnant, sous nos
fenêtres », témoigne une soignante qui exerce au
Tonkin.

Lire aussi : Cannabis : que risquera-t-on demain pour avoir fumé un joint ?

« Contentieux de masse »

Un stock d'une tonne de cannabis serait en
permanence à disposition dans l'agglomération, de
cinq à dix tonnes seraient importées chaque mois,
selon des estimations empiriques. La police
judiciaire saisit en moyenne autour de cinq
tonnes de cannabis chaque année, dans les go-fast
interceptés au retour d'Espagne. « C'est une part
infime du volume total des importations, admet un
enquêteur. Lyon est une plaque tournante
historique du trafic de cannabis, en plus du
marché local, il faut compter les livraisons en
transit. »

Dernière tendance : l'herbe, cultivée en Espagne,
aux Pays-Bas, plus récemment en Albanie. « C'est
la mode bio, l'herbe est vendue plus chère sur le
marché », confie un enquêteur. Compter à l'achat
entre 3 000 et 5 000 euros le kilo d'herbe,
3 000 euros pour la résine. Le double à la
revente. La culture à domicile est en plein
essor, à partir de graines achetées aux Pays-Bas,
ou commandées sur Internet. « Dans les soirées
mondaines, je tombe parfois sur un balcon bien
garni en cannabis, les gens se cachent à peine
mais ils ne se font pas attraper, eux », confie
une avocate qui plaide souvent pour des petits
dealers de quartiers populaires.

POUR TRAITER TANT BIEN QUE MAL CE PROBLÈME, LE
PARQUET DE LYON EST CONTRAINT DE LIMITER LES
POURSUITES

La justice, comme la police, se montre débordée.
« Le cannabis est devenu un contentieux de masse,
résume un magistrat. Les poursuites doivent tenir
compte des moyens des services d'enquête, on
évite d'ordonner systématiquement des gardes à
vue. » Pour traiter tant bien que mal l'usage de
cannabis, le parquet de Lyon est contraint de
fixer des priorités. Et des limites aux
poursuites pour éviter la paralysie de la chaîne
pénale. Sauf réitération dans les douze mois
précédents, sauf délits multiples, le seul usage
de cannabis fait l'objet de procédures
simplifiées, rappels à la loi ou compositions
pénales validées en maisons de justice. Même
politique en dessous de dix grammes détenus.

A côté des procédures simplifiées, le cannabis
est omniprésent à longueur d'audiences de
comparutions immédiates, jugé comme délit
principal ou comme facteur supplémentaire dans
une délinquance multicartes. Il apparaît de plus
en plus dans des accidents graves de la
circulation, voire dans des affaires criminelles.
« Des expertises nous disent que le cannabis a
été un facteur déterminant, il déclenche des
décompensations de maladies mentales
préexistantes, ce phénomène est clairement en
expansion », dit Alexandre Plantevin, avocat qui
intervient dans trois récentes affaires de
meurtres, où des jeunes sous emprise du cannabis
sont passés à l'acte.

D'après le Portrait de territoire 2016 de
l'Observatoire français des drogues et des
toxicomanies, 9 % des adolescents de 17 ans
consomment régulièrement du cannabis dans la
région Rhône-Alpes - contre 8 % pour la moyenne
nationale. Un chiffre qui a augmenté de 50 %
entre 2008 et 2014. En 2014, 51 % des jeunes de
17 ans de la région lyonnaise avaient consommé du
shit au moins une fois.

« Usage de plus en plus précoce »

L'installation du cannabis dans les habitudes est
confirmée par le dispositif Trend (Tendances
récentes et nouvelles drogues), constitué
d'acteurs de terrain chargés du suivi des usages
de drogues, mis en place par l'OFDT. « Le
cannabis est le produit qu'on rencontre partout,
dans les milieux alternatifs comme dans les
classes aisées, dans les discours ce produit est
à peine considéré comme une drogue », décrit Nina
Tissot, rédactrice du premier rapport concernant
Lyon. Les médecins le constatent aussi. « Le
cannabis est très générationnel, c'est ce qui
nous inquiète, l'usage est de plus en plus
précoce, or le cerveau est en maturation jusqu'à
21 ans, les risques sont plus élevés, c'est un
produit neurotoxique », ajoute Fanny Frost,
médecin qui tient des consultations
d'addictologie à Vénissieux, en périphérie
lyonnaise.

Scène quotidienne. Mardi 7 novembre, 9 h 39, sept
adolescents se roulent un joint, cachés dans la
maison miniature d'un square pour enfants, près
de leur lycée. Un garçon émiette un bout chauffé
de résine au creux de sa main, pendant qu'un
camarade enroule un long papier à cigarette
autour d'un filtre en carton. Surpris dans leur
rituel silencieux, les adolescents âgés de 15
ans, scolarisés en seconde, se refusent à avouer
qu'ils fument régulièrement, tout en disant qu'il
est « très facile » d'en trouver au lycée.

Lire aussi : La ruée vers l'herbe aux Etats-Unis

Briquet offert pour trois barrettes achetées,
flyers ou SMS envoyés à des listes de clients,
livraisons à domicile. Il faut dire aussi que les
vendeurs rivalisent d'imagination pour conquérir
leur clientèle. Et avec des barrettes à 20 euros,
des micro-barrettes à 10, et le petit bout à 5,
les conditionnements s'adaptent à tous les
budgets. « On se rend compte que les ateliers de
découpe sont tout près des points de vente pour
répondre en direct aux demandes des clients,
c'est du flux tendu », observe un policier
spécialisé, « depuis trois ans les méthodes de
vente se perfectionnent. »

Une enquête du GEAD révèle que des dealers se
revendent des fichiers clients. Les policiers ont
récemment saisi une affichette sur laquelle un
dealer dresse la liste de ses produits, « weed »,
« normal », « black » et même « CC » (cocaïne),
en précisant : « Pour le bien de tout le monde,
la maison ne fait pas crédit. »
L'amende pour réprimer l'usage,
qu'apporterait-elle face à un tel phénomène ?
L'option séduit dans la police : « Ce peut être
une mesure efficace. On tape au portefeuille, on
ne fait plus de paperasse, c'est direct », estime
un policier de terrain.

Un autre enquêteur y voit un inconvénient
inattendu : « Si on verbalise les consommateurs,
sans audition, on aura moins de confidences, on
perdra des informations sur les trafics. » Le
docteur Fanny Frost en voit un autre : la
création d'une amende pour les consommateurs
risque de provoquer une inégalité : « Les
contrôles vont tomber sur les marginalisés, on va
faire payer ceux qui n'ont pas d'argent. »

Du cannabis OGM sur le marché ?
Ces dernières années, une très forte augmentation
de la pureté du cannabis a été constatée. « Le
taux de THC est passé de 12 % à 20 % en cinq ans,
pour atteindre 23 % en moyenne en France cette
année », explique Fabrice Besacier, chef de la
division chimie du laboratoire de police
scientifique de Lyon. Selon ce laboratoire
précurseur en la matière puisqu'il analyse le
cannabis depuis plus de vingt-cinq ans, le taux
de THC (tétrahydrocannabinol, la substance
psychoactive) est passé de 6 % à 12 % entre 1992
et 2011. Il a doublé entre 2012 et 2017. Dans un
article publié en octobre sur le site
scientifique ResearchGate, les experts lyonnais
avancent l'hypothèse de cultures génétiquement
modifiées pour expliquer cette tendance. Des OGM
au pays du cannabis ? « Les cultures au Maroc
semblent se détourner du kif traditionnel, des
producteurs utilisent des semences peu
habituelles, parfois importées des Pays-Bas »,
avance M. Besacier.
Les nanas sont de sortie !

Jdc Bambata tikiseedbank !

FxYxS

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