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Evolution des marchés de drogues : un bilan "mitigé", selon
l'ONU (PAPIER
GENERAL)
par Jean-François BUGLET
PARIS, 25 juin (AFP) - L'analyse de l'évolution des principaux marchés
de
drogue illicite fait apparaître un bilan "mitigé", souligne le
rapport annuel
de l'Office contre la drogue et le crime des Nations unies (ODC), présenté
mercredi au ministère de l'Intérieur à Paris.
Si quelques "tendances positives" ressortent de l'évolution
des marchés
mondiaux de l'héroïne et de la cocaïne, la situation est "plus confuse"
pour
les drogues de synthèse et "relativement négative" pour le cannabis.
L'examen des tendances de la production, du trafic et de la consommation
de
drogues illicites porte sur la période 2001-2002.
Le rapport évoque une impression de "relative stabilité" du
marché mondial
de l'héroïne, à l'origine des conséquences sanitaires les plus graves pour
les
usagers. Environ 15 millions de personnes s'adonnent à l'opium et à l'héroïne
dans le monde.
Quelque 4.500 tonnes d'opium ont été produites en 2002 (contre 4.400
en
1998) et le Triangle d'or pourrait devenir "une source mineure"
d'opium
illicite en raison du déplacement "très important" des cultures
du pavot à
opium de l'Asie du Sud-Est vers l'Asie du Sud-Ouest.
L'accroissement de la production de l'Afghanistan a contrebalancé la
diminution des surfaces cultivées ailleurs dans le monde.
Evoquant la consommation de cocaïne, qui vient juste après l'héroïne
en
termes de demandes de traitement et qui concerne environ 14 millions de
toxicomanes, le rapport note que "le grand problème" se situe
en Colombie, où
la production a quintuplé entre 1993 et 1999 avant de décroître. La Colombie,
qui produit près des trois quarts de la cocaïne dans le monde, a réussi
à
faire reculer "sensiblement" la culture du cocaïer sur son territoire
en 2002.
hausse des saisies de cannabis
Autres pays fournisseurs, le Pérou a pu réduire de près de 60% sa culture
par rapport à 1995 et la Bolivie occupe désormais une place "presque
marginale", avec moins du dixième de la production mondiale.
Aux Etats-Unis, premier marché de la cocaïne, le nombre de consommateurs
a
eu tendance à se stabiliser, mais l'ODC fait état de son "inquiétude"
face à
la progression du trafic en Europe occidentale dont la part dans les saisies
mondiales a plus que doublé entre 1998 et 2001.
La progression des saisies (près de 40% entre 1998 et 2001) de cannabis,
la
drogue la plus produite et usitée, laisse entrevoir un accroissement de
la
consommation et de la production. Toutefois, l'OCD entrevoit "quelques
tendances encourageantes" aux Etats-Unis, où l'"abus de cannabis"
a diminué en
2002 de près de 10% par rapport à 1997 et de quelque 30% par rapport à
la fin
des années 70 chez les élèves du secondaire.
Le marché des drogues synthétiques de type amphétamine (amphétamine,
méthamphétamine et ecstasy) continue également à se développer, malgré
le
démantèlement ces dernières années "dans des proportions jamais atteintes"
de
laboratoires dans le monde entier. L'Europe (Pays-Bas, Pologne, Belgique)
demeure le principal centre mondial d'une production clandestine qui s'accroît
en Europe de l'Est.
En forte augmentation dans les années 90, les saisies d'ecstasy ont
diminué
en 2001. Si l'Europe de l'Ouest (Belgique, Pays-Bas), où la consommation
s'intensifie à nouveau, en demeure le principal producteur, son importance
semble décliner avec l'apparition d'une production en Asie du Sud-Est,
en
Afrique du Sud et au Moyen-Orient.